première pleurniche

Le ciel était sombre sur la région nord en ce début d’après-midi. Monsieur Pleurniche attendait impatiemment l’ambulancier qui devait l’emmener voir le Docteur truchumuche, son psychiatre. Son oeil lui faisait mal à se cogner la tête contre les murs. Malgré la morphine prise à haute dose, rien n’y faisait. Par-dessus le marché, tous ces médicaments l’endormaient. Il ne voulait absolument pas arriver groggy chez le Docteur Truchmuche. Il entendit la sonnette. Ca y était enfin : l’ambulance arrivait. Il allait pouvoir se vider. L’ambulancier le conduisit précautionneusement vers le véhicule. - Vous êtes gentil, lui dit Pleurniche. Vous ne voudriez pas être mon ami. Je souffre beaucoup d’être seul. Je veux des vrais amis. Sur internet, ils me trahissent tous ou alors c’est moi qui leur fait du mal. Je suis quelqu’un de méchant ! Oh la la comme je m’en veux ! Il faut que je m’excuse, il faut absolument que je m’excuse. Et mon oeil Oh lala, Monsieur, si vous saviez combien il me fait mal ! Et la morphine, elle ne sert qu’à m’endormir. - Vous me l’avez déjà dit la dernière fois lui répond l’ambulancier, blasé mais pressé d’arriver. Le temps s’assombrit. Il commence à pleuvoir. Les gouttes font un léger cliquetis sur la voiture - Oh lala, voilà qu’il se met à pleuvoir ! Mais ce n’est pas possible, en plus d'être handicapé, d’avoir mal, d’être homosexuel, j’habite dans une région froide et pluvieuse. Le sort s’acharne vraiment sur moi. L’ambulancier peut souffler. Ils sont enfin au cabinet du Docteur Truchmuche. Il y emmène Pleurniche doucement et le confie au Docteur. Le docteur Truchmuche dévisage son patient et se demande pourquoi il a fait psychiatrie. Un grand Moment de Solitude. - Bonjour Monsieur Pleurniche, installez-vous. Pleurniche s’installe sur le divan. - Comment-allez-vous ? lui demande le psychiatre. - Et bien je me suis fait un ami, un vrai ami sur Internet. Il s’appelle Eric Lemauvais et il est très gentil avec moi. Il va m’aider à gérer mes groupes. Je lui ai donné tous mes codes. - C’est dangereux ça, Monsieur Pleurniche, il vaut mieux réfléchir. - Alors vous croyez qu’il va me trahir, c’est ça ? Alors je me suis mal conduit avec clef et molette. Oh lala ! Comment je vais faire pour qu’ils me pardonnent ? - Commencez par leur écrire, vous verrez bien ensuite.